Émilie Lapprand

Défrief Assemblée Générale

20 juillet 2024

projets dwatts

Une soixantaine de personnes, sociétaires mais aussi curieux.euses, ont participé à l’AG 2024, le 11 juin dernier à Saillans. Merci à vous de votre intérêt. Revenons ensemble sur les temps forts.

2023 : l’année de la diversification

Apparition de manière sensible des deux autres filières développées en plus du photovoltaïque : le bois-énergie et l’efficacité énergétique. Même si cette dernière reste marginale pour le moment (en termes de volume d’opérations engagées), elle incarne notre souhait de travailler sur l’ensemble des filières de la transition énergétique.

Répartition du chiffre d’affaires par filières
Répartition du chiffre d’affaires par filières

2023 est aussi l’année d’un lien nouveau avec le territoire. De plus en plus d’énergie est valorisée directement sur la vallée de la Drôme, et non plus uniquement à travers des contrats auprès d’EDF.

Répartition territoriale du chiffre d'affaires
Répartition territoriale du chiffre d’affaire

Ainsi, un tiers de notre chiffre d’affaires est maintenant réalisé auprès de clients situés sur le territoire. Il s’agit principalement des projets en bois-énergie et en efficacité énergétique, auxquels viennent se rajouter les projets en autoconsommation collective (vente d’électricité photovoltaïque).

Les filières éolien citoyen et animation/sensibilisation se sont également ancrées dans les actions de notre coopérative en 2023. Il s’agit pour les deux de démarches de moyen et long termes qui demandent un engagement soutenu.

Sur la base de la présentation du directoire et du rapport du conseil de surveillance sur le gouvernement d’entreprise, les échanges ont permis de préciser différents points :

Ag 2024 Saillans -Présentation du rapport de gestion
  • sur le développement de nos actions de maîtrise de l’énergie,
  • sur la ligne de crête dans le fonctionnement à trouver entre efficacité et exigence démocratique quand il s’agit de répondre avec des contraintes extérieures à des appels d’offres
  • sur la stratégie de communication ; notre utilisation des réseaux sociaux (Face book et Linkedin) reste modeste.La création d’un réseau d’ambassadeur.drice.s, pour favoriser le lien direct au territoire, est aujourd’hui la priorité.

Moments forts de vie coopérative

L’AG est un moment fort de la vie coopérative. Cependant, certains sujets demandent des temps d’appropriation et d’échange plus longs. C’est notamment le cas des financements. Ainsi, en amont de l’AG, nous avons proposé un webinaire informatif sur le volet comptable et financier. Il est disponible en vidéo ICI. Chacun.e peut participer au groupe de travail financement. Les sujets identifiés ne manquent pas : structuration du financement à risque, développer les retombées liées à l’investissement pour la vallée…

L’AG a été également l’occasion d’accueillir officiellement trente-six nouveaux sociétaires. Parmi eux principalement des habitants mais également des acteurs locaux utilisateurs d’électricité en autoconsommation collective (Brasserie Après l’orage, Palfinger France, Espace social et culturel du Diois) ou encore des acteurs locaux intéressés globalement par la démarche de dwatts (commune de Luc en Diois, tiers-lieu l’Avant-Poste). Le collège des professionnels locaux s’est également élargi avec l’arrivée de quatre sociétaires : Vincent Livron Solaire, Hartop SAS, Plomberie du Diois et Nextwork.

Le Conseil de Surveillance accueille deux nouveaux membres. Nateva SAS rejoint cette instance en étant représentée par M. Paulet. Habitant de la vallée de la Drôme, Frédéric Boulanger occupe un nouveau siège.

Prospective et convivialité

En ouverture, chacun.e a participé à un court exercice de prospective. Changer d’échelle avec des projets structurants et impactants (ex PV sol ou éolien) est un défi. Nous constatons que l’adhésion locale citoyenne et l’engagement politique peuvent être plus difficiles à obtenir. L’objectif de cet exercice aura été de recueillir des premiers avis concernant

  • la posture à adopter pour dwatts en terme d’animation locale et d’amorçage puis en phase de développement
  • au regard de ces différents niveaux d’adhésion de la part des collectivités locales et des citoyens.

Cet exercice a permis de conclure :

  • concernant les démarches d’animation et d’amorçage, dwatts peut / doit s’y engager même avec des oppositions locales modérées à fortes (de la part des citoyens et/ou des collectivités locales).
  • en revanche, concernant l’engagement de dwatts dans le développement des projets, la coopérative peut tolérer une faible opposition initiale de la part de la population et des acteurs locaux, mais pas de la part des collectivités locales qui doivent a minima être dans une position de consentement.

Pour clôturer cette AG , une quarantaine de personne ont participé au repas et moment convivial au Jardins Montmartel.

Merci aux habitant.e.s pour leur accueil, aux cuisinier.ère.s ainsi qu’aux producteurs.trices.

AG 2024- repas Jardins Montmartel
repas Jardins Montmartel
AG 2024- Menu
Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

Du local ou national, participons au mouvement des énergies citoyennes !

1 juillet 2024

Différents niveaux d’actions sont nécessaires pour porter une transition énergétique citoyenne. Au niveau local, dwatts développe la production et la maîtrise de l’énergie. Les actions complémentaires menées à différentes échelles, régionale, nationale et européenne, au sein du mouvement des énergies renouvelables citoyennes facilite notre travail. Intéressons nous à Énergie Partagée, l’un des principaux catalyseurs de ce mouvement.

Faire mouvement, porter ensemble la transition énergétique citoyenne

Énergie Partagée

Comme cela est indiqué sur leur site internet : « Énergie Partagée essaime, accompagne et finance des projets citoyens de production d’énergie renouvelable. Pour accomplir ces missions, le mouvement s’est structuré autour d’une association, d’une coopérative et d’un outil d’investissement. ».

Nous nous intéresserons ici plus précisément à Énergie Partagée Association dont dwatts et Impuls’ER sont membres. Créé au début des années 2010, elle réunit aujourd’hui plus de 400 structures réparties sur l’ensemble du territoire français.

Une des bases du mouvement a d’abord été de définir ce qui le constitue, à travers une charte. Rapidement, cette charte a été transposée en boussole d’évaluation et en label pour qualifier les projets d’énergie renouvelables citoyennes.

Participer au mouvement, alimenter la boite à outils commune

Énergie Partagée Association a pour vocation première de promouvoir largement l’énergie citoyenne. Cela passe d’abord par une mise en lumière de manière transparente et pédagogique de ce qu’est l’énergie citoyenne. Il s’agit aussi de proposer et défendre un cadre administratif (appel d’offre) et réglementaire (lois..) porteur pour les énergies citoyennes à travers une action de plaidoyer.

Pour appuyer les membres de l’association développant des projets de terrain, Énergie Partagée déploie également des moyens pour former et outiller. Finalement, une des forces du mouvement réside dans l’animation du réseau qui s’articule entre niveau régional et national.

Dwatts et Impuls’ER participent toutes les deux activement au mouvement. Jean-Baptiste Boyer, en tant que représentant d’Impuls’ER, a été élu président d’Énergie Partagée Association en juin dernier. Le partage d’expérience est un des atouts du mouvement. Ainsi, les défis rencontrés dans le développement de dwatts, en complémentarité avec Impuls’ER, font écho à une dynamique globale qui voit apparaître un nouveau modèle d’entreprise : les énergéticiens locaux et coopératifs. Une dynamique coopérative qui renforce le mouvement citoyen, belles perspectives pour alimenter la motivation de chacun.e à passer à l’action à son échelle locale, régionale, nationale ….

Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb
Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb
Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

Retour aux urnes – tribunes élections législatives

La saison des AG touchait pourtant à sa fin…mais nous sommes appelés à nouveau à exercer notre droit en allant voter aux prochaines élections législatives.

Autant le dire tout de suite, nous vous encourageons vivement à exercer ce droit en allant voter à ces élections surprises. En tant que fervents défenseurs de la participation citoyenne et de la démocratisation de l’économie, nous ne pourrions vous dire autre chose que de saisir ce droit lorsqu’il nous est offert -même si ce dernier ne constitue pas en tant que tel l’alpha et l’oméga de la démocratie.

Vous trouverez facilement des analyses comparatives des programmes des différents partis sur les sujets qui traversent notre vie. Différents points de vue et visions du monde s’expriment au sein de notre coopérative (et on en est ravis 🙂 ).

Pour autant, il nous paraît aujourd’hui important de partager avec vous un constat : les programmes portés par les partis d’extrême-droite ne sont pas compatibles avec la transition écologique et énergétique et vont à l’encontre de ce que nous défendons au sein de dwatts.

Nous défendons l’idée que la transition énergétique citoyenne est un pilier fondamental d’une société équitable, démocratique et respectueuse de l’environnement. Chaque jour, nous constatons le besoin de disposer d’espaces d’échanges, d’écoute et de dialogues, mais aussi des espaces pour faire et décider ensemble, en considérant toutes les sensibilités de nos petites communautés locales et en s’appuyant sur un partage exigeant de l’information.

Au-delà de la saison des AG et des législatives, nous vous encourageons donc vivement à poursuivre votre engagement pour la démocratie et le vivre ensemble avec toutes et tous.

Le directoire de dwatts. 

Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

17-06 lancement autoconsommation collective à Livron – Électricité renouvelable, locale et citoyenne en vente directe

Communiqué de presse

21 mai 2024

Version PDF du communiqué de presse à télécharger ICI.

Issue d’un portage commun entre le Groupe Vincent, la Société d’Économie Mixte Val de Drome Développement et la coopérative citoyenne DWATTS, l’installation photovoltaïque qui vient d’être mise en service, offre aux entreprises et collectivités une électricité renouvelable, locale et citoyenne. Cette opération, dite d’autoconsommation collective, permet de garantir un prix stable et attractif de l’énergie.

La hausse des prix de l’énergie a donné un récent coup d’élan aux installations photovoltaïques en autoconsommation individuelle. A Livron, on parle ici d’autoconsommation collective. Mise en service en mars, l’installation de 2 500 m2 de panneaux photovoltaïques se situe sur les toitures du bâtiment du siège de Palfinger France, une société du Groupe Vincent.

Elle fournit déjà en électricité, l’entreprise Palfinger. Avec une puissance de 500 kWc et une production attendue de 571 MWh/an, l’électricité produite est désormais proposée aux entreprises et collectivités avoisinantes.

Les prix de l’énergie ont été très variables ces dernières années. À travers l’autoconsommation collective, la production et la vente d’électricité sont maîtrisées directement par les acteurs du territoire. Cela permet non seulement de garantir un prix stable mais également un prix juste et attractif. Cette opération permet aux utilisateurs de faire des économies en sortant des logiques de marchés nationaux, voire internationaux.

La gestion de l’opération est confiée à DWATTS. Il s’agit de la 3ème opération d’autoconsommation collective gérée par la coopérative1. L’autoconsommation collective sur Livron devrait permettre de financer les économies d’énergie et des actions de solidarité. En effet, une partie de l’excédent généré par la vente d’électricité des ces différentes opérations servira à alimenter des projets de maîtrise de l’énergie, sans lesquels il n’y aurait pas de transition énergétique.

Le Groupe Vincent, la Sem V2D et DWATTS présenteront à la presse et aux intéressé.e.s le projet ainsi que le fonctionnement de l’autoconsommation collective lors d’un café le lundi 17 juin à 13h sur le site de Palfinger France à Livron (195 Rue de la Biovallée ).

Contact presse : Emilie Lapprand emilie@dwatts.fr ou 06 11 15 62 66

A propos de Vincent Livron Solaire

Vincent Livron Solaire réunit un industriel le groupe Vincent, la Société d’Économie Mixte Val de Drome Développement et la coopérative citoyenne d’énergies renouvelables DWATTS. Ensemble, ils développent des projets d’énergies renouvelables sur le site du siège social de l’industriel à Livron. Un premier projet photovoltaïque, en vente totale, est en service depuis 2022 (441 kWc – soit près de 2 500 m² de panneaux photovoltaïques sur ombrières et bâtiment).

Le périmètre de vente de l’électricité de cette opération d’ autoconsommation collective

1 après celle en pays Diois et celle en cœur de vallée

Publié par Émilie Lapprand dans autoconsommation, Photovoltaïque

Choix du matériel photovoltaïque et engagement de la coopérative

Avril 2024

Depuis plusieurs mois, les prix des matériels photovoltaïques provenant d’Asie sont nettement inférieurs aux prix des matériels assemblés en France et en Union Européenne. Cette situation a beaucoup d’impacts sur la filière et sur notre coopérative.

Guide dwatts pour le matériel photovoltaïque

Une des premières actions de dwatts en 2017, pour accompagner le développement des premiers projets photovoltaïques : définir un guide matériel. Ce guide sur lequel la coopérative s’appuie depuis le début définit le recours à du matériel (panneaux, onduleurs, et système de fixation) assemblé en Europe.

Ainsi ces dernières années, à de rares exceptions près (mauvaises lectures des provenances par exemple), l’ensemble des modules posés sur nos installations sont de marque française (Voltec, assemblage France) ou européennes (Bisol essentiellement, Slovénie). Pour les onduleurs, ce sont principalement des onduleurs Fronius (Autriche) et parfois, lorsque les projets le permettent, CEFEM (Ardèche).

poisson avril voltec
L’entreprise française joue avec ironie à l’occasion du 1 avril.

Ce choix initial a permis de traduire dans les faits la volonté de faire du photovoltaïque différemment. Il s’agit de sortir de la seule logique du prix le moins-disant, et de, quelque soit l’échelle, raisonner au maximum en « local »1 et de favoriser les retombées au plus proche de nous.

Un contexte mondial qui interroge notre engagement

Depuis plusieurs mois, le prix de panneaux en provenance d’Asie (et de Chine en particulier) a atteint des niveaux planchers. Les assembleurs européens ne peuvent les concurrencer, ni même les approcher. Les modules européens peuvent être de l’ordre de 50 % plus chers que leur équivalent en provenance d’Asie. Hors les modules représentent environ la moitié du prix de l’investissement (mais seulement 10 % des flux économiques sur les 30 ans d’exploitation de l’installation).

Cet écart de prix est notamment dû à une situation de stocks de modules importants. Il peut donc être considéré comme relativement conjoncturel. Pour autant le phénomène est suffisamment installé pour être sensible sur l’ensemble de la chaîne. Vu les ordres de grandeur, les grands développeurs privilégient systématiquement des modules asiatiques. Cela met ainsi en grande difficulté les rares industries européennes de panneaux photovoltaïques.

De l’autre coté, les prix d’achat de l’électricité par EDF sont en baisse pour accompagner la diminution du coût d’investissement des installations photovoltaïques (puisqu’en grande masse, ce sont bien des panneaux asiatiques qui sont posés). La diminution de ces prix d’achat rend d’autant plus difficile la tenue économique des offres basées sur des modules européens.

Évolution temporaire du choix de la coopérative

Dans ce contexte, nous avons de fait constaté la difficulté de garder des offres compétitives face aux grands développeurs. Si nous ne questionnons pas la provenance des modules2, la faisabilité économique intrinsèque des projets peut également être en jeu. Par ailleurs, nous avons chiffré l’écart de prix sur nos projets. La différence entre modules européens et asiatiques représente par exemple 17 000 euros pour 500 m² de modules… soit davantage que ce que nous rémunérons nos équipes d’Impuls’ER pour le développement.

Aussi, nous avons décidé de déroger temporairement (en attendant un resserrement des prix) à notre guide matériel de façon à pouvoir proposer une alternative aux propriétaires louant leurs toitures à dwatts. Des modules asiatiques pourront être envisagés lorsque le projet ne serait pas retenu ou réalisable économiquement avec des modules européens. Ces propositions répondront en revanche à des attentes de rentabilité différenciées. La marge réalisée par la coopérative sera ainsi plus faible avec du matériel européen afin de partager l’engagement avec le propriétaire quand ce dernier le souhaite.

Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb
Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb

Ce choix n’a pas été facile à faire, mais nous pensons que ce dernier nous permettra de dégager de nouvelles marges de manœuvre pour conduire les différentes actions de la coopérative (un prix d’électricité plus solidaire en autoconsommation collective, des animations d’éducation populaire sur l’énergie, du développement à risque de grands projets,…) et pouvoir encourager, d’une autre façon, une transition énergétique citoyenne la plus locale et solidaire possible.

1 Les panneaux photovoltaïques restent de fait un produit de la mondialisation avec des chaînes de fabrication qui s’étendent sur le monde entier.

2 Les autres critères de notre guide matériel ne sont pas remis en cause.

Publié par Émilie Lapprand dans Photovoltaïque

Loi Energie-climat : l’immobilisme sauf pour le nucléaire

Edito de Bruno Daniel, directeur Maîtrise de la Demande en Énergiemars 2024

Le récent gouvernement Attal a vu la disparition du Ministère de la Transition Énergétique, au profit de Bercy qui récupère la tutelle de l’Énergie. Cette annonce inquiète les acteurs des énergies renouvelables qui y voient la manifestation d’un prisme nucléaire au détriment des énergies renouvelables et des économies d’énergie. Le parcours chaotique de la Loi de Programmation Energie-Climat illustre cette orientation.

Une programmation Energie-Climat avortée

Six mois que l’on attendait une Loi de Programmation Energie-Climat (LPEC), dont la date butoir au 1er juillet 2023 devait permettre d’alimenter un débat parlementaire sur les choix énergétiques de la France en amont de la future PPE 2024-2033 (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie).

Dévoilé début janvier, le projet de loi sur la souveraineté énergétique (qui remplace la LPEC) conforte la relance du nucléaire déjà annoncée par Emmanuel Macron avec l’instauration d’un seuil minimum de production jusqu’à 2035, avant la construction de nouveaux réacteurs, vantant « une nouvelle épopée industrielle pour notre pays qui renoue avec l’esprit de la France des bâtisseurs ».

Cette approche renverse la perspective de la loi TEPCV (Territoires à Energie Positive pour la Croissance Verte) de 2015. Cette dernière prévoyait au contraire un plafonnement de la part du nucléaire à 50 % de la production nationale, impliquant donc un développement important des EnR.

Si cette stratégie très nucléaire n’est pas une surprise, ce texte devait annoncer des objectifs par filière permettant d’inscrire une trajectoire de décarbonation pour la France. Or le texte ne donne aucun objectif chiffré pour le développement de EnR. Rétropédalage également sur la rénovation énergétique avec la suppression de l’objectif de rénover l’ensemble du parc immobilier au niveau BBC d’ici 2050. Plus largement, la politique énergétique du gouvernement ne doit plus « réduire » les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie, mais « tendre vers une réduction » de celles-ci.

Pourquoi un tel manque d’ambition ?

Le gouvernement a-t-il voulu produire un texte pouvant être voté par la droite et éviter un débat de fond sur la stratégie énergétique de la France ? L’absence d’objectifs pour les filières énergétiques permet aussi d’attendre le résultat de négociations au niveau européen. La France y plaide l’assimilation de la production nucléaire aux énergies décarbonées.

En effet notre pays doit contribuer à l’objectif européen : atteindre 42,5 % d’énergies renouvelables dans la consommation brute finale d’ici 2030. Mais il aimerait s’exonérer de cet effort en faisant valoir sa production électrique nucléaire.

Le 15 février, la Commissaire européenne à l’Energie Kadri Simson a rappelé la France à l’ordre pour son non respect des objectifs communautaires de développement des EnR dans son projet de plan national énergie-climat pour 2030. Seul pays européen dans ce cas, la France a déjà manqué l’objectif intermédiaire de 23 % d’EnR en 2020, et négocie pour éviter la sanction appliquée par la Commission.

Le signal donné aux filières renouvelables et aux autres pays européens est en tout cas déplorable. Les EnR sont pourtant les seules à pouvoir être déployées assez rapidement pour décarboner la production électrique à court terme. Le projet de loi sur la souveraineté énergétique devait acter leur massification. Critiqué de façon unanime dès son annonce, ce projet de loi a été encore repoussé de 6 mois par Roland Lescure – ministre délégué à l’Industrie et à l’Énergie – lors de sa prise de fonction.

Cet attentisme et ces changements de cap sur les énergies renouvelables sont à contre courant de la baisse tendancielle de la production nucléaire et de la part croissante des EnR dans le mix énergétique mondial (voir les graphiques ci-dessous). Ils soulignent également l’importance des démarches citoyennes comme celle de dwatts pour accélérer la transition énergétique.

investissements secteur electrique AIE
investissements secteur électrique AIE

production électricité  mondiale 2022

Ces projets citoyens, menés au plus près de nos territoires et en partenariat avec les collectivités locales, sont aussi un facteur de résilience, comme l’illustrent nos projets dans la vallée de la Drôme.

Dans cette lettre d’information, vous retrouverez donc un point d’étape sur deux des filières de production d’énergies renouvelables de dwatts, un partage de décisions importantes de la Communauté de Communes du Crestois et du Pays de Saillans et quelques autres sujets intéressants.

Bonne lecture de la lettre d’info de mars 2024, c’est ICI.

Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

Électricité et chaleur, renouvelable et citoyenne, se développent sur la vallée de la Drôme : point d’étape

Mars 2024

En tant que coopérative d’énergie citoyenne, dwatts s’est engagée à participer à la transition énergétique sur l’ensemble de la vallée de la Drôme. En pratique, cela passe par le financement (en partie grâce à l’épargne des ses sociétaires) et au développement d’installations de production d’énergie ou d’actions de maîtrise de l’énergie. Faisons un point d’étape ensemble sur les deux principales filières développées à ce jour : le bois énergie et le solaire photovoltaïque.

La chaleur renouvelable, une filière qui se consolide pour dwatts

Depuis 2019, la filière bois énergie de dwatts se développe. La stratégie a été de faire émerger d’abord la demande c’est-à-dire la fourniture de chaleur renouvelable clé en main. Ensuite, nous travaillons sur l’amont de la filière, à savoir l’approvisionnement en combustible pour tendre vers des plaquettes bois issues de forêts locales et gérer en sylviculture douce. Ces éléments ont été réaffirmés en 2023 lors du renouvellement du directoire.

Ainsi, l’année 2022 a vu la réalisation et la mise en service des 3 premières chaufferies dwatts. En 2023, deux chaufferies supplémentaires ont été mises en service, dont la première chaufferie plaquette au foyer résidence les Genêts de Marignac en Diois.

À la fin de la saison de chauffe, au printemps 2023, les 5 installations en exploitation (308 kWc) ont produit 186 MWh. Elles produiront chaque année l’équivalent à la consommation en chauffage de 70 personnes (1).

Chaufferie Marignac les Genêts
Chaufferie Marignac les Genêts
Type
chaudière
Puissance
Espace Barral, tiers-lieu – DieGranulés48 kW
École Notre-Dame – DieGranulés120 kW
École Notre-Dame – GrâneGranulés15 kW
Avant-Poste, tiers-lieu – DieGranulés45 kW
Les Genêts, foyer résidence séniors – Marignac en DioisPlaquettes80 kW
chaufferie dwatts_ancien_monastere_sainte_croix_fin_travaux

La construction de la deuxième chaufferie plaquettes se termine à l’ancien Monastère de Sainte Croix, voir photo ci-contre. Cette chaufferie de 110 kW fonctionnera pour la saison 2024-2025.

Plusieurs autres projets sont en cours d’étude. La consolidation de la filière bois-énergie se confirme.

Solaire photovoltaïque, le cap des 50 installations est passé

Fin 2023, plusieurs mises en service ont permis de dépasser les cinquante installations photovoltaïques productives sur l’ensemble de la vallée de la Drôme.

2024-02-27-installations_PV_dwatts_extrait_epice
2024-02-27-installations_PV_dwatts_extrait_epice

La mise en service est une étape clef. C’est elle qui permet d’injecter la production d’électricité sur le réseau. En bref, c’est la consécration du travail d’étude, de développement et d’installation des panneaux photovoltaïques.

Un rapide tour d’horizon des dernières mises en service permet d’illustrer la diversité des projets que finance et développe dwatts en tant que coopérative d’énergie citoyenne :

  • en juin 2023, sur les toits de l’entreprise Nateva à Die, une installation d’une puissance de de 375 kWc, qui inaugure une belle opération d’AutoConsommation Collective (ACC)
  • en novembre 2023, sur les toits du hangar agricole de Sébastien Michel, une installation d’une puissance de de 111 kWc, qui renforce l’opération d’ACC
  • en novembre et décembre 2023, sur les toits voisins de Mme Berry et M. Forêt, à Saillans, deux installations d’une puissance de de 9 kWc,
  • en janvier 2024, sur le toit de la déchetterie intercommunale à Die, une installation d’une puissance de 29.52 kWc.
Déchetterie intercommunale - Die
Déchetterie intercommunale – Die

À fin 2023, les 51 installations en exploitation (1,778 MWc) ont produit sur l’année 1725 MWh.

Cette production équivaut à la consommation électrique hors chauffage et eau chaude sanitaire de 1 471 personnes (2), voire 2 225 personnes sur une année complète de fonctionnement.

Ce point d’étape illustre une partie des activités de dwatts. En parallèle, la coopérative continue à agir sur l’éolien citoyen et sur la maîtrise de l’énergie comme cela a été réaffirmé par le directoire. Pour répondre aux objectifs du territoire en terme de transition énergétique, notamment dans le cadre de Territoire d’innovation, chacun doit rester mobiliser. Les collectivités territoriales sont indispensables et se mettent en ordre de bataille. Chaque citoyen peut également agir à son échelle, notamment à travers dwatts. La coopérative est un outil à votre disposition, n’hésitez pas à vous en servir !

(1) Sur la base de 4,5 MWh de chaleur par personne et par an, source Energie Partagée

(2) Sur la base de 1172 kWh d’électricité par personne et par an, source Energie Partagée

Publié par Émilie Lapprand dans Bois-énergie, Photovoltaïque

Idées reçues sur le bois-énergie : ressources partagées pour les curieux.euses

février 2024

Le bois est une des énergies renouvelables à fort potentiel sur la vallée de la Drôme.

DWATTS a choisi depuis 2019 de développer la chaleur renouvelable. Pour cette filière, comme pour le solaire photovoltaïque et l’éolien, nous suivons la boussole d’Énergie Partagée.

Nous sommes conscients que la filière bois-énergie peut amener à certaines dérives en terme de gestion forestière, que des questions se posent sur l’impact environnemental (biodiversité de la forêt, pollution de l’air).

Nous sommes donc ravis de partager avec vous les différentes ressources ci-dessous sur les idées reçues sur le bois-énergie. Elles permettent d’avoir des éléments pour un débat ouvert.

L’Ademe a publié en novembre 2023

L’Ademe dispose également d’une page dédié « Connaissez-vous la 1re énergie renouvelable en France ? ».

Énergie Partagée a réuni, début février, différentes ressources sur une page dédiée « Idées reçues – Bois énergie ». Les questions suivantes sont abordées : Le bois énergie contribue-t-il à la déforestation et à une sylviculture intensive ? L’utilisation de bois énergie impacte-elle la qualité de l’air ? La filière bois énergie crée-t-elle des emplois pérennes en France ?

En 2021, c’est le Syndicat des énergies renouvelables et France Forêt Bois qui partagent à travers un livret d’une soixantaine de pages un « QUESTIONS RÉPONSES Bois-Énergie ».

Bonne lecture !

Publié par Émilie Lapprand dans Bois-énergie

Local et Solidaire, un coffret pour protéger votre installation électrique photovoltaïque.

Février 2024

Une installation photovoltaïque se compose de panneaux solaires bien-sur mais aussi d’équipements électriques tel que l’onduleur, boîtiers électriques, etc regroupant entre autre le côté sécurité de la centrale. Pour des raisons acoustiques et/ou esthétiques, ces équipements sont parfois habillés d’un coffret en bois. Ainsi depuis quelques mois, DWATTS et Aire Trésor se sont associés pour proposer une offre de coffret de protection et d’isolation acoustique locale et solidaire

Nous laissons la place à Aire Trésor pour présenter leur travail et leurs valeurs.

Bonjour la communauté DWATTS !

Nous sommes très excités de partager avec vous le premier coffret de protection sorti de notre atelier de menuiserie au sein de la recyclerie Aire Trésor à Die.

Solidarité et emploi local

Notre ADN étant l’activité économique par l’insertion professionnelle, nous avons accueilli avec joie l’opportunité de faire travailler nos salariés sur un nouveau projet.

coffret_onduleur_Aire_tresor
coffret onduleur Aire tresor

Ce dernier est porteur de sens et surtout très qualifiant pour notre activité de menuiserie.

Les salariés ont pris beaucoup de plaisir à appréhender de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques, au service d’un objet gratifiant et formateur.

Des produits de qualité au service de la performance

Nous avons choisi des panneaux en 3 plis 21mm en mélèze de la scierie de Chabeuil pour la structure de nos coffrets. Le 3 plis, associé au mélèze, apporte à la fois rigidité et solidité.

Le temps n’aura que peu d’impact. Sa durée de vie coïncidera avec celle de l’ installation. L’isolation phonique se fait grâce à des plaques de fibre de bois de 20mm d’épaisseur et un circuit d’air pour optimiser la ventilation et l’acoustique.

Côté finition, trois couches de saturateur de chez Quint’essence pour protéger le bois dans le temps. Nous proposons de lasurer par-dessus à la couleur de votre choix.

Soyons Acteurs du Changement !

On compte sur vous pour faire partie de cette aventure locale. Soyons fiers de soutenir une solution durable, solidaire et locale.

Découvrez ci-dessous l’ensemble de notre projet de nos activités.

À bientôt dans la vallée !

L’équipe d’Aire Trésor.

mobilier_pepite

FOCUS

Économie circulaire : la sobriété en action

Une des bases de la transition énergétique réside « simplement» dans la baisse de nos consommations. Ici l’économie circulaire a toute sa place à jouer. La recyclerie Aire Trésor met en pratique ce concept en réutilisant objet et matière. Découvrons l’ensemble du projet.

Kevin, chargé du développement chez Aire Trésor, témoigne : « Chez DWATTS tout comme chez Aire Trésor, nous partageons les mêmes valeurs concernant la sobriété, la logique du local et le développement économique de notre territoire. Nos meubles sont des solutions élégantes, adaptables de rangement pour vos intérieurs. Nous proposons également des solutions sur mesure adaptées à vos usages dans vos locaux professionnels.».

Pépite, une gamme de meubles modulables, solidaires et durables
L’activité de base a donc été le développement de la gamme de meubles Pépite. L’atelier se perfectionne et propose également des meubles sur mesure pour des usages professionnels ou personnels.
Aire Trésor intervient sur l’ensemble de la vallée de la Drôme. Si besoin, ils se déplacent pour la prise de mesure et établir avec le client son besoin précis. Ils s’occupent également de l’installation.

Publié par Émilie Lapprand dans Photovoltaïque

CCCPS : validation du mix énergétique et cadre d’une maîtrise territoriale des projets

1-02-24

La Communauté de Communes du Crestois et du Pays de Saillans, CCCPS, a pris en novembre 2023 deux délibérations importantes sur l’énergie. Elle a d’abord validé son mix énergétique. Elle a également acté la volonté de maîtrise territoriale des projets EnR structurants. Retour sur ces délibérations avec René-Pierre Halter, vice-président Energie et mobilité de la CCCPS et membre du conseil de surveillance de dwatts.

La définition du mix énergétique, une base pour l’action publique

La délibération a été adoptée à l’unanimité le neuf novembre 2023. En amont, les élu.e.s communautaires, les maires et des référent.e.s communaux ont suivi un parcours d’appropriation et d’acculturation (1). Le tout s’inscrit dans la définition d’un Schéma Directeur des Énergies Renouvelables (SDER), document de planification permettant de décliner concrètement les objectifs du mix énergétique. La CCCPS et la communauté de communes, voisine, du Val de Drôme réalisent conjointement le SDER.

Ainsi, la définition d’un mix énergétique pour la CCCPS était une étape nécessaire. Il s’agit d’abord de définir les besoins du territoire toutes énergies et usages confondus ( mobilité, chauffage… usages domestiques ou professionnels…).

Extraits pages 14 et 15 délibération CCCPS

La production existante d’EnR et la projection du potentiel de production complètent l’état des lieux du territoire.

Extraits pages 16 et 17 délibération CCCPS

Un mix énergétique basé sur une action forte en terme de sobriété et une production raisonnée d’EnR

Politiquement, le mix énergétique retenu met en avant le levier de la sobriété pour atteindre les objectifs à 2050. La production d’EnR apparaît, en parallèle, comme un outil afin de couvrir les besoins du territoire. Elle permettra aussi d’apporter une contribution aux objectifs nationaux (63,2 GWh exportés). Les élu.e.s ont retenus le scénario production EnR médian pour être réalistes vis-à-vis des contraintes du territoire. Cela casse également l’image de « mine d’or » que certains acteurs du domaine promeuvent sur les EnR.

Extrait page 35 délibération CCCPS

L’un des grands chantiers 2024 sera donc la définition d’un plan Sobriété avec les élu.e.s du territoire. Ce plan sera complémentaire à l’existant sur le transport de personnes, l’isolation thermique des bâtiments. Il permettra certainement de coordonner les réflexions en cours : dispositif REZO POUCE, relation à la région pour l’amélioration du service train et bus…

Concernant la production d’EnR, trois filières sont mises en avant. Productions éolienne et solaire photovoltaïque permettront de fournir de l’électricité, un besoin allant croissant avec l’électrification de certains usages (ex dans les transports) en miroir à la diminution de l’utilisation des énergies fossiles. Le bois énergie apporte une source de chauffage. CCCPS et CCVD ont validé en 2023 une stratégie forestière. Sur la mise en place du volet production d’EnR, le travail continue également dans le cadre du Schéma Directeur des Énergies Renouvelables. Le SDER permet d’affiner les possibilités réglementaires pour avoir une vision plus juste des sites potentiels (2). Les élu.e.s devraient le valider courant 2024. Comme pour la définition du mix énergétique, les communes sont étroitement associées.

Pour avoir une vision détaillée, reportez vous à l’annexe de la délibération mix énergétique.

Maîtrise territoriale du développement des EnR

Le neuf novembre 2023, les élu.e.s de la CCCPS ont également voté (33 voix pour et seulement 2 abstentions) une délibération sur la maîtrise territoriale du développement des EnR. Deux raisons principales ont motivé ce choix. Il s’agit d’abord d’éviter les dérives connues d’implantation de grands projets EnR par des entreprises extra-territoriales sans accord réel de la commune et des habitants. Pour cela, l’intercommunalité peut venir en appui aux communes et aux particuliers sollicités par des développeurs privés. Il s’agit également de garantir que la valeur ajoutée des installations de production d’énergie reviennent un maximum au territoire.

Ainsi, la CCCPS devrait mettre en place une campagne de communication à destination des élus des communes concernées par un potentiel d’EnR structurant. Elle propose également un accompagnement des communes qui le souhaiteraient dans leur zone d’accélération et d’exclusion découlant de la loi APER de 2023.

En parallèle, la maîtrise territoriale des installations EnR passera aussi par la maîtrise foncière. Il s’agit ici de sécuriser certaines zones à travers un fond dédié pour se porter acquéreur ou locataire sur les zones potentielles d’implantation de grands projets. Ainsi la collectivité pourra choisir de mener le projet ; un développeur pour le mener ou encore de dire non au développement d’un projet. Finalement, cette délibération permet également de donner à la CCCPS la possibilité de participer à la gouvernance et au financement d’une entité (société de projet, SEM, SCIC …) pour développer un projet EnR.

En conclusion, la CCCPS consolide avec ces deux délibérations sa politique énergétique. La validation du SDER en 2024 renforcera sa mise en place. La question de la maîtrise territoriale des projets fait écho chez dwatts à la volonté de la coopérative d’être un support aux actions des acteurs du territoire sur le développement des EnR. La complémentarité entre partenaires, privé, public et coopératif, apparaît comme une force de notre territoire à explorer pour cette année.

Les autres intercos

Communauté de Communes du Val de Drôme en Biovallée
– 20-07-21 : Éolien : délibération cadre pour une maîtrise territoriale des projets
09-2021 : validation du PCAET, Plan Climat Air Énergie Territorial, qui comprend la définition du mix énergétique de la collectivité.

Communauté des Communes du Diois 
délibération du 30-09-2021, approbation d’un mix énergétique pour devenir Territoire à énergie positive.

(1) Atelier Destination TEPOS, réunion de synthèse complétés par des réunions dans le cadre du SDER stricto sensus.

(2)Avec une cartographie éolien, un cadastre solaire (toiture) et une étude de cas par communautés de communes sur le solaire au sol.

Publié par Émilie Lapprand dans Développement