Émilie Lapprand

Aux WATTS citoyens !

Plaidoyer pour une (ré)appropriation citoyenne et populaire de l’énergie

Edito de Pierre-Julien Cournil, directeur communication et mobilisation, lettre info juillet 2023.

L’énergie est une chose décidément bien étrange. Lorsqu’on l’invoque de quoi parle-t-on ? ll y a l’Énergie (avec un grand E). Il y a les énergies fossiles, les renouvelables, et même les « fatales ». Il y a des énergies, verte, grise ou noir. Il y a l’énergie solaire, éolienne, marémotrice, hydraulique, géothermique…

La carbonée et la décarbonée. La mécanique, la cinétique, l’électromagnétique et l’électrique en passant par la thermique. Il y a « E= mc² ». Les énergies pilotables, les intermittentes.

Il y a la crise, la transition, le bouclier, l’approvisionnement, la rénovation et les boissons énergétiques (paraîtrait même qu’il y a de l’effacement…). Il y a les énergies citoyennes et partagées, et tant d’autres encore.

Nous en entendons parler à longueur de journée. Elles alimentent les batailles d’experts comme les débats avec la belle-famille. Elles sont partout et nulle part à la fois. Alors, je vous repose la question : « Énergie(s) », de quoi parle-t-on ? Faut-il vraiment être un expert pour y comprendre quelque chose ? Qu’est-ce que ça veut dire « s’approprier l’énergie » ? Pourquoi devrait-on le faire ?

Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb
Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb

Un monde d’énergies … fossiles de préférence.

L’idée, et le mot « énergie » nous vient tout droit du grec ancien, « ἐνέργεια / enérgeia ». Il signifie simplement « force en action ». Nul besoin d’être spécialiste pour se rendre compte que notre réalité n’est composée que de « force en action », donc d’énergie. Elle est partout.

Nous y avons recours à chaque instant, consciemment et plus souvent inconsciemment : un véhicule qui se déplace, des pâtes qui cuisent, une bière qu’on rafraîchit au réfrigérateur, un téléphone qui sonne, un film en streaming… Sans énergie, il n’y a rien que des choses inertes et immuables.

C’est précisément pour cette raison que le pouvoir de l’énergie est si grand : parce qu’elle est l’Agent transformateur du monde. Ce constat vaut pour le façonnement des paysages autant que pour nos sociétés. Il suffit de jeter un œil en arrière, et regarder avec quelle intensité les énergies fossiles, et notamment le pétrole et le charbon ont révolutionné la vie des humains et redessiné les organisations sociales.

Que constatons-nous ? Que notre monde a été bâti par et pour les énergies fossiles. Que peu de choses résistent à l’épreuve des révolutions énergétiques. Nos sociétés toutes entières se fondent, se forment et se conforment à leurs sources d’énergies et aux manières que nous avons de les utiliser. De la répartition territoriale de nos équipements de santé publique, à la morphologie de nos villes et de leurs banlieues, en passant par nos pratiques récréatives et de loisirs, sans oublier l’organisation du travail, rien n’échappe aux contraintes mais également aux opportunités permises par l’énergie.

Une histoire prométhéenne, une affaire de choix : périr ou réenchanter la société

Quelle chance avons-nous de pouvoir compter sur ces ressources miraculeuses, véritables condensés d’énergie, que sont le pétrole, le charbon et le gaz (principalement). A elles seules, les énergies fossiles couvrent plus de 80% de nos besoins énergétiques (mondiaux) et plus de 60% pour la France (source : Ministère de la Transition énergétique).

Sans elles nous ne pourrions pas faire plus de la moitié de nos actions quotidiennes Si seulement leur utilisation ne dégageait pas ces maudits gaz à effet de serre, si leur extraction ne dégradait autant notre environnement comme nos relations internationales, et si leur économie n’était pas si socialement injuste, nous pourrions dormir sur nos deux oreilles pour encore des décennies (jusqu’à l’épuisement des stocks !).

Car nous le savons bien désormais, si nous ne voulons pas rôtir en emportant une bonne partie du vivant avec nous, nous n’avons d’autre choix que de révolutionner à nouveau notre rapport à l’énergie. Nous l’avons déjà fait, nous pouvons donc le refaire. Cette énergie qui peut nous perdre peut aussi nous sauver.

Changer le monde par les énergies citoyennes : pourquoi ?

Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb
Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb

Aujourd’hui encore, avoir recours à l’énergie dans notre quotidien est un acte trop souvent inconscient, désincarné. On appuie sur le bouton, la lumière s’allume. On décroche la pompe, on remplit le réservoir, la voiture est repartie pour quelques kilomètres. On fait le plein de courses, on pourra nourrir la famille une semaine de plus. D’où provient cette électricité, ce carburant, cette alimentation ? Quels sont les conditions de vie et de travail des femmes et des hommes qui les ont produits ? Quel a été leur impact sur notre environnement ?

Derrière ces comportements anodins se dessinent (et parfois se cachent) tous les plus grands maux de notre temps. Nous savons bien que chacun de ces gestes concoure et contribue à nous perdre. Pourtant, en matière d’énergie, le doute n’est plus permis. Car, même si celles-ci ne sont pas parfaites (et nous en sommes bien conscient à dwatts), nous avons les alternatives qui nous permettent, si ce n’est de nous remettre dans le droit chemin, tout du moins de nous sortir de l’ornière (ce qui n’est déjà pas rien).

Changer le monde par les énergies citoyennes : comment ?

Dans cette révolution qui s’annonce, nous appelons à nous réapproprier l’énergie. Qu’est ce que ça veut dire ? Tout simplement connaître, comprendre et agir. Connaître nos consommations d’énergies, savoir de quelles sources elles proviennent et être conscient d’y faire appel. Comprendre quels sont les impacts induits (sur l’environnement – le vivant, les humains et nos sociétés) par nos consommations et par les différents modes de production d’énergie. Et agir en conséquence, en opérant des choix éclairés, pour mettre en adéquation nos aspirations et nos actes.

Pour ce faire les énergies citoyennes sont porteuses de changements radicaux. De quoi s’agit-il ? Tout simplement de l’énergie (renouvelable s’il vous plaît) gérée et produite par et pour des citoyens, des entreprises et des collectivités. Autrement dit, il s’agit de mettre les moyens de productions énergétiques entre les mains des principaux bénéficiaires (et de leur en assurer l’essentiel des bénéfices). De cette façon, les choix et la stratégie à mettre en œuvre pour assurer l’approvisionnement et la transition énergétique sont définis par les premiers concernés.

Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb
Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb
Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb
Ma propre énergie @Energie Partagée – Audrey Collomb

N’est-on pas plus soucieux d’une chose lorsqu’on en a la responsabilité (et qu’on en récolte les fruits) ? A quoi ça sert ? Primo, à rendre tangible et à incarner les questions énergétiques pour tout un chacun de manière concrète. Secundo, ni plus ni moins qu’à décentraliser notre système énergétique de manière à permettre, in fine, aux citoyens de décider du modèle de société qu’ils souhaitent. C’est donc s’octroyer la capacité de transformation du monde. En matière d’impact social on n’a pas fait mieux. C’est tout l’enjeu des énergies citoyennes : comment produire de l’énergie ensemble et pour quoi faire.

NON l’énergie n’est pas un sujet réservé aux experts. OUI, l’énergie est LA clef pour construire une société plus juste, plus solidaire et respectueuse du vivant.

OUI les énergies citoyennes peuvent concourir à redessiner nos modes de vie et les rendre compatibles avec une planète habitable. OUI nous pouvons le faire ! Que cette lettre d’info contribue à vous en convaincre et à nous rejoindre.

Alors aux WATTS citoyennes et citoyens !

Lettre d’info complète ICI.

Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

Kits photovoltaïques : outil d’appropriation et de maîtrise des consommations.

Juillet 2023

Après les premières opérations réalisées par la Coopérative Citoyenne Saillansonne, nous avons nous aussi voulu répondre aux attentes d’une partie de nos sociétaires souhaitant mettre en place de l’autoconsommation. En pratique, on observe également que le kit est un bon outil pour aborder de manière pratique la transition énergétique et aussi pour se poser la question de ses consommations.

Dix kits pour un premier achat groupé « test »

Aussi, nous avons organisé en fin d’année 2022 un achat groupé de kits photovoltaïques auprès de la SCIC Solarcoop, société issue du réseau des Centrales Villageoises.

Cette première commande de 10 kits (composés de 2 à 4 panneaux, soit 375 Wc par panneau) a été réceptionnée à Die. La distribution a ensuite permis à chacun.e de repartir avec ses panneaux, sa structure d’accroche et son micro-onduleur, pour un montage par ses soins.

Kit solaire, jardin sociétaire dwatts
@FP

La pose au sol de ces kits est facile et accessible à tou.te.s. L’implantation en toiture peut se révéler plus délicate et réservée à des personnes averties.

Une fois installée, la production d’électricité du kit est injectée dans le réseau électrique de la maison et consommée en priorité. En pratique, c’est ce qu’on nomme de l’autoconsommation individuelle.

Le kit : un complément à l’installation de panneaux en toiture.

Pour dwatts, ce test nous a permis de mettre en place plusieurs outils pour faciliter le passage à l’autoconsommation et le choix du kit photovoltaïque : une liste d’échanges et une Foire Aux Questions, le tout sur un mode participatif mais avec la participation des personnes ressources de la coopérative.

Par ailleurs, cette offre, qui vient en complément de ce que peuvent apporter les Toitures partagées ou nos installateurs, nous fait aussi évoluer. Conscients de l’attente de nos sociétaires et des citoyen.ne.s, nous avons repensé notre offre de location de toiture pour les particuliers afin d’y intégrer 2 panneaux dédiés à l’autoconsommation. Une offre qui a déjà séduit une petite dizaine de foyers.

Les kits photovoltaïques ne viennent pas remplacer le besoin d’installation de panneaux en toiture, ce sont des compléments. En effet, il est important de rappeler que la production d’électricité d’énergie renouvelable doit toujours être pensée de manière collective si nous souhaitons répondre aux besoins à venir.

Échange avec Audrey Tricot, habitante de Mirabel et Blacons.

Q1 : Vous mettez à disposition la toiture de votre maison pour l’installation de panneaux photovoltaïques financés par DWATTS. Notre coopérative revend ensuite l’électricité renouvelable produite par ces panneaux en la réinjectant sur le réseau général ( modèle dit de vente totale). Pourquoi avez-vous choisi de mettre à disposition votre toiture pour la coopérative ?

Audrey Tricot : Habitant dans une région à fort ensoleillement, cela nous semble tout naturel d’opter pour une énergie issue du solaire. Le principe de la coopérative nous parle également dans une logique de solidarité et de partage. Nous faisons naturellement confiance à Dwatts qui nous a bien expliqué les tenants et aboutissants de cette installation et suivi dans nos réflexions. Il s’agit d’un projet mûri à travers plusieurs contacts avec Dwatts : échanges téléphoniques, réunions dans notre village, échanges mails, communication des supports explicatifs…

Q2 : En tant que propriétaire, vous êtes rémunérée par la coopérative pour la mise à disposition de votre toit à travers l’acquisition d’un kit photovoltaïque. Pourquoi avez vous choisi de recevoir une kit plutôt qu’un loyer annuel ?

Audrey Tricot : Nous préférons profiter de l’énergie solaire produite par un panneau solaire plutôt que de bénéficier d’un loyer annuel. Notre mode de vie permet de se projeter sur l’utilisation de cette énergie en journée. En effet, nous avons choisi de travailler à temps partiel et en télé-travail partiel pour des raisons écologiques, ce qui nous permettra en journée : l’utilisation et chargement de nos outils informatiques , le chargement de la batterie de vélo électrique, les tâches ménagères (aspirateur, lave-linge, lave-vaisselle…). Ainsi, c’est au quotidien, toute l’année, que nous pourrons profiter de l’énergie solaire plutôt qu’une fois par an à travers un loyer.

De nouveaux achats groupés en perspective.

Au dernier trimestre, nous souhaitons relancer un achat groupé plus massif car nous pensons que ce kit peut être à la fois vecteur d’appropriation de la transition énergétique, mais aussi l’occasion de reposer la question des consommations.

Si vous êtes d’ores et déjà intéressé.e pour participer à cet achat groupé, n’hésitez pas à envoyer un mail à contact@dwatts.fr avec l’objet Kit PV pour être tenu.e informé.e de l’opération à venir.

Cette distribution se fera vraisemblablement dans le Crestois ou le Val de Drôme, faites-nous signe si vous souhaitez proposer un lieu de réception et informez vos voisin.e.s.

Relecture FP

Publié par Émilie Lapprand dans Photovoltaïque

Retours sur l’Assemblée Générale du 30-06-23

Juillet 2023

Au-delà des obligations formelles, l’Assemblée Générale est un moment pour questionner les projets et la dynamique de la coopérative mais aussi prendre le temps de rencontrer les autres sociétaires de dwatts.

Une année énergique.

Nous avons pu profiter, pour cette AG, des jardins et locaux de l’Avant-Poste, tiers-lieu de la transition nouvellement ouvert à Die. Dwatts a coordonné et financé en tiers-investissement la rénovation thermique du bâtiment, une belle illustration de la dynamique de la coopérative.

L’Avant-Poste est également aujourd’hui le nouveau siège social de l’entreprise1.

AG dwatts Avant-Poste
@Denis Mauplot

Plus largement, 26 nouveaux sociétaires ont rejoint dwatts au cours de cet exercice. Nous comptons donc à ce jour 161 sociétaires.

Activités de terrain, enjeux stratégiques : partager ensemble les perspectives.

Les détails des activités du directoire, du conseil de surveillance ainsi que les comptes annuels sont disponibles pour tous et toutes. Réunissant une cinquantaine de personnes, l’AG a été l’occasion d’aborder ensemble les activités de terrain mais également les enjeux stratégiques en cours.

@Denis Mauplot

Sur le photovoltaïque, le développement des « gros » projets (36, 100 ou 250 kW) permet une contribution significative en termes de production d’électricité. En 2022, les installations ont produit l’équivalent de la consommation électrique de 161 foyers (+ 65 %). Ce développement est complémentaire au maintien du financement de panneaux en toiture chez des particuliers sur du 9 kW pour appuyer l’appropriation citoyenne de la transition.

Évolution projets photovoltaïques

L’autoconsommation collective suscite un fort intérêt. Le développement des circuits courts et locaux de l’énergie amène à une compréhension et une expérience pratiques : maîtriser ses consommations pour les corréler aux moments de production, et comprendre que le mix énergétique est la clé. En effet, pour pouvoir aussi consommer de l’électricité la nuit, il faut pouvoir s’appuyer sur d’autres sources d’énergie que le solaire, comme l’hydraulique ou l’éolien.

Claire AG
Claire directrice éolien
@Denis Mauplot

Sur cette dernière filière, des actions fortes sont en cours, notamment en partenariat avec Enercoop AURA. Il s’agit notamment d’appréhender finement le potentiel du territoire et de porter l’exigence d’un développement éolien citoyen en réponse aux sollicitations de développeurs privés. La maîtrise, par les acteurs du territoire (collectivités locales, SEM V2D, coopérative DWATTS, entreprises et citoyens locaux), s’applique aux différentes étapes : partage du financement, de la gouvernance et des risques.

Le troisième gisement d’EnR de la vallée de la Drôme est le bois-énergie. Notre approche se base sur un accompagnement à une augmentation de la demande (implantation de 3 nouvelles chaufferies en 2022, développement de la vente de chaleur avec 2 contrats signés en 2022 et 2 projets à l’étude), préalable indispensable à un travail sur l’amont de la filière i.e. plateforme de transformation, traçabilité, sylviculture vertueuse que nous allons démarrer progressivement.

Eric AG
Eric directeur bois énergie @Denis Mauplot

Le devenir de la forêt, très contrainte par le changement climatique, doit rester un point de vigilance à la fois sur le volet environnemental de cette filière. Les questions posées par la pérennité de la forêt nous rappellent clairement que la transition énergétique ne se fera pas sans une maîtrise de la demande en énergie. L’activité marquante a été en 2022 le projet pilote en tiers-investissement de rénovation de l’Avant-Poste, présenté plus en détails ICI.

Faire ensemble : la mobilisation citoyenne, socle de la coopérative.

Cette AG a été l’occasion de renouveler nos différentes instances dirigeantes. L’implication dans la gouvernance de dwatts est aujourd’hui bénévole et demande donc un réel intérêt pour la transition énergétique. Certains sujets stratégiques, tels que le financement, peuvent paraître difficiles. Malgré tout, pour permettre une véritable appropriation et en discuter démocratiquement, il a été choisi d’aller vers un groupe de travail ouvert à tou.te.s les sociétaires.

@Denis Mauplot

Pour donner une dimension pleinement citoyenne aux différents projets de dwatts, ces derniers doivent être soutenus par des sociétaires actifs. C’est un véritable enjeu de permettre une participation dynamique de tous dans la coopérative et une démocratisation de la gouvernance. Il s’agit également de mieux faire connaître dwatts aux différents acteurs.trices du territoire afin que chacun.e sache comment passer à l’action, par exemple en investissant ou en s’investissant dans la coopérative.

Depuis une année, des moyens supplémentaires sont déployés sur le volet mobilisation et seront maintenus pour 2023. Ainsi, pour amplifier la transmission des informations et aider le passage à l’action, l’idée d’un réseau d’ambassadeurs de la transition énergétique émerge. Chacun.e peut apporter sa pierre à l’édifice. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions ou envie de vous investir.

Relecture FP

NOTE

1 Nous sommes également présents à Crest, les lundis, mercredis et les vendredis matin. Merci de prendre rdv en amont pour une rencontre à Crest.

Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

L’énergie citoyenne, qu’est-ce que ça change ? Focus sur l’impact social de l’énergie citoyenne

Énergie partagée, mouvement national des énergies renouvelables citoyennes, a récemment publié « L’énergie citoyenne, qu’est-ce que ça change ? ». Cette étude est un focus sur l’impact social de l’énergie citoyenne.

Qu’est ce qu’on y apprend ? Au-delà de la production d’une énergie propre et de retombées économiques locales supérieures à celles générées par des projets classiques d’énergie renouvelable, les projets citoyens de production d’énergie renouvelable engendrent de multiples bienfaits tant au niveau individuel que collectif. De quoi piquer notre curiosité…

L’impact social des énergies renouvelables citoyennes : de quoi parlons-nous ?

C’est souvent plus facile de parler de retombées économiques que d’impact social. Le premier s’annonce plus chiffrable et donc tangible. Pour dépasser ces idées reçues et se donner les moyens de comprendre plus globalement les retombées des projets d’énergies renouvelables (EnR) citoyennes, une méthodologie a été développée.

Présentée en détails dans l’étude, elle débute par la définition de l’impact social : «L’impact social d’une structure est constitué par les effets qu’elle produit sur ses parties prenantes et plus largement sur la société. Ces impacts sont générés par les activités de l’organisation, ses pratiques et sa gouvernance. Ils peuvent être sociaux, culturels, environnementaux, économiques… Le terme d’impact social dépasse ainsi le champ de ce que l’on nomme communément le “social”. Il s’agit de s’intéresser aux principaux impacts – en général – des projets citoyens et de l’énergie citoyenne sur les bénévoles, les actionnaires, le territoire… ».

Il s’agit donc d’identifier et de qualifier les impacts bénéfiques des projets citoyens d’EnR sur leurs territoires, sur les personnes qui s’y impliquent et leur entourage. Pour cela, cinq grandes thématiques ont été détaillées : la citoyenneté, les retombées économiques locales, la coopération transversale, la résilience du territoire, la réappropriation énergétique locale.

Les principaux enseignements, des bénéfices tant au niveau individuel que collectif.

Sept grands résultats ont pu être dégagés. L’énergie citoyenne, c’est :

focus sur l’impact social de l’énergie citoyenne.
« L’énergie citoyenne, qu’est-ce que ça change ? » par Énergie Partagée

Si tous les enseignements ci-dessus sont réjouissants, nous souhaitons nous arrêter/ nous pencher sur deux des conclusions.

Un remède à l’impuissance face au changement climatique

Les périodes de fortes chaleurs, les orages et évènements climatiques forts nous rappellent que le changement climatique a déjà des conséquences très concrètes sur notre quotidien. Si la sensibilisation sur ce sujet se développe, notamment avec les Fresques du climat, un sentiment d’impuissance peut persister. Comment agir concrètement face à un phénomène qui nous dépasse personnellement ? Être actif dans un projet citoyen d’énergie renouvelable prend tout son sens : « Les projets citoyens sont un moyen pour les citoyens et les collectivités de reprendre les choses en main pour faire partie de la solution face aux crises climatique et énergétique, et de contribuer à un avenir durable et solidaire. » En effet, les énergies fossiles sont une des causes du changement climatique. Aujourd’hui une bonne partie de l’énergie que nous consommons, de manière directe ou indirecte, provient encore du pétrole, du gaz ou du charbon. S’il est nécessaire de diminuer globalement notre consommation d’énergie, il ne reste pas moins nécessaire de développer les moyens de production renouvelable…

Imagier Paysage-énergie, École nationale supérieure de paysage avec soutien Ademe
Imagier Paysage-énergie, École nationale supérieure de paysage avec soutien Ademe

Un vecteur de lien social et de coopération

« Les projets citoyens sont bien plus que de simples initiatives locales liées à l’énergie. En effet, ils créent des réseaux et renforcent la coopération transversale entre les acteurs locaux, les projets et les différents territoires impliqués. Ces projets ont un impact social important en rassemblant des personnes qui ne se seraient probablement jamais rencontrées autrement. Les réunions, stands d’information et projections organisées autour de ces projets sont autant d’occasions de créer du lien social et de renforcer la cohésion locale. (…) En somme, l’implication dans un projet citoyen ne se limite pas à la transition énergétique, mais permet également de renforcer les liens sociaux et de développer une meilleure connaissance du territoire et de ses acteurs. »

AG dwatts Avant-Poste
@Denis Mauplot

Le lien social et les coopérations qui découlent des projets d’énergie citoyenne apparaissent comme une des bases d’action pour notre coopérative dwatts. C’est ensemble que nous pouvons donner pleinement sens à la transition énergétique pour notre territoire de la vallée de la Drôme. Alors, pourquoi ne pas vous impliquer dans un projet citoyen d’énergie renouvelable près de chez vous ?

Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

Élections 2023-2026 : focus sur les instances de gouvernance de dwatts

Juillet 2023

Les élections au Conseil de Surveillance et au Directoire de la coopérative ont eu lieu lors de notre Assemblée Générale de juin. Ces mandats sont renouvelés tous les trois ans. Comme tous les ans, les représentants de l’AG au comité d’investissement ont également été élus. Présentons les personnes qui s’investissent de manière bénévole dans la gouvernance de la coopérative.

Le Directoire, gérer au quotidien la coopérative.

Lors des dernières élections, c’est l’équipe complète du Directoire précédent qui a été reconduite jusqu’en2026. En lien avec leurs compétences et affinités, les directeurs.trices couvrent les différentes filières et champs d’action de dwatts.

Ainsi, Jean-Baptiste Boyer assure le suivi des sujets photovoltaïques. Claire Tincelin couvre la question de l’éolien. Bruno Daniel s’intéresse à la maîtrise de la demande en énergie. Eric Belvaux suit le sujet du bois énergie, alors que Pierre-Julien Cournil accompagne nos actions de communication et de mobilisation. Pour connaître plus en détails le parcours des différent.e.s membres du Directoire, c’est ICI.

Le Directoire agit sous le contrôle du Conseil de Surveillance1.

Le Conseil de Surveillance : garantir le bon fonctionnement de la coopérative.

Pour le mandat en cours, de 2023 à 2026, le Conseil de Surveillance (CS) réunit à la fois :

  • des Habitants et Acteurs du territoire : l’Association des Acteurs de la Biovallée, les Jardins Montmartel et Jean-Pierre Brun,
  • des collectivités territoriales et assimilés : la Communauté de Communes du Crestois et Pays de Saillans, la Communauté de Communes du Diois et la SEM Val de Drôme Développement,
  • un représentant des professionnels locaux2 : Helioscop
  • une personne Soutien3 : Fanny Viot.

Un équilibre s’opère dans la composition du CS. L’expérience est garantie par le renouvellement de 5 personnes. De nouvelles personnes rejoignent également le Conseil : André Dauphin pour les Jardins Montmartel, Jean-Denis Pé pour la SEM et Fanny Viot.

©Denis mauplot
©Denis Mauplot

Rencontre avec André Dauphin des Jardins de Montmartel : Habitant de Saillans depuis peu, André a « rencontré » dwatts dans le cadre de l’opération photovoltaïque sur l’habitat participatif de Montmartel où il réside actuellement avec sa femme. L’énergie fait partie des sujets qu’il a beaucoup travaillés pendant le montage de leur projet d’habitat participatif. Jeune retraité de la mairie de Jouy-en-Josas, il a souhaité mettre ses compétences dans les domaines administratif et juridique ainsi que son expérience pratique au sein des Jardins de Montmartel au service du Conseil de Surveillance.

Rencontre avec Fanny Viot : Sociétaire depuis 3 ans à dwatts, Fanny navigue entre Die et Lyon. Motivée pour s’impliquer au-delà du sociétariat simple, elle est intéressée par le rôle du Conseil de Surveillance, qui permet d’avoir du recul sur la dynamique de la coopérative en portant un regard constructif mais critique si nécessaire. Travaillant dans le domaine de la transition écologique, elle pourra également y partager son expérience et sa connaissance des dynamiques de transition énergétique d’autres territoires ainsi que sa pratique des instances de gouvernance et des acteurs publics.

Le comité d’investissement : conseiller les décisions financières importantes.

Depuis 2022, un comité d’investissement (CI) a été créé pour rendre un avis consultatif complémentaire sur les plus gros projets1. Il est composé de 4 sièges réservés aux plus grosses expositions financières dans la coopérative2 et 3 sièges complémentaires à pourvoir par élection de sociétaires en Assemblée Générale.

Le 30 juin dernier, c’est ainsi Jean-Luc DUPAIGNE, Joachim HIRSCHLER et Philippe HUYGHE qui ont rejoint ce comité.

Jean-Luc Dupaigne
©Denis Mauplot

Rencontre avec Jean-Luc Dupaigne : Retraité depuis une quinzaine d’années et habitant dans le Diois, Jean-Luc a eu une vie professionnelle (ingénieur informaticien) et une vie syndicale active. Il s’est également investi comme conseiller aux prud’hommes. Ces expériences lui ont donc permis de comprendre la gestion financière d’une entreprise, des règles d’analyse des risques et apports des investissements. En 2022, lors de son premier mandat au CI, Jean-Luc a apprécié le partage d’analyse sur les grands projets portés par dwatts et les discussions fructueuses entre les différents membres du comité. Il a souhaité renouveler l’expérience.

La complémentarité des trois instances de gouvernance de dwatts permet à la coopérative de s’appuyer sur les compétences et expériences complémentaires de ses sociétaires. La diversité dans la composition de ces instances permet également de garantir une pluralité de points de vue. C’est une nécessité pour notre coopérative afin de tendre de plus en plus vers la coopération de l’ensemble des acteurs.trices du territoire, base de toute transition énergétique solide. Cette diversité est également une des richesses du mouvement citoyen, une externalité positive non négligeable qui renforce le sens de nos actions.

Relecture FP

NOTES

1 Le CI est sollicité par le Directoire, qui en informe le Conseil de Surveillance, dès que l’investissement représente plus de 5 % du dernier bilan. Dans tous les cas, le CI est sollicité dès que l’investissement est supérieur à 75 000 €.

2 En 2023, il s’agit de la Caisse des Dépôts et Consignations, du Crédit Agricole Sud-Rhône-Alpes Énergies Renouvelables, d’Énergie Partagée Investissement et d’Omegawatt.

1Une fois par trimestre au moins le Directoire présente un rapport au Conseil de Surveillance. Dans la pratique, il transmet également tous les mois un point sur les activités en cours.

2 Sociétaires professionnels de l’énergie ayant souscrit au moins l’équivalent de 1 % du volume d’échanges entre eux et la coopérative tel que constaté par la gérance en amont de l’Assemblée Générale Ordinaire, et dont le siège est dans la vallée de la Drôme

3 Les Soutiens ne résident pas dans la vallée de la Drôme

Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

Une rénovation complète et performante réalisée et financée par dwatts à l’Avant-Poste !

juillet 2023

En parallèle de ses activités de production EnR, dwatts agit également sur la maîtrise de la demande en énergie (MDE).

La rénovation énergétique de l’Avant-Poste, tiers-lieu comprenant bureaux, logements, restaurant et salles d’activité à Die, a été entièrement prise en charge par dwatts à travers un Contrat de Performance Énergétique (CPE).

Contrat de performance énergétique

Un tiers-investissement pour aller vers la maîtrise de l’énergie.

Concrètement, cela signifie que dwatts a proposé un bouquet de travaux permettant une rénovation complète et performante de ce bâtiment. Le coût des travaux, comprenant l’isolation de la toiture, celle des murs, le remplacement des menuiseries et l’installation d’un réseau de chauffage central, est supporté par dwatts. Ce coût est refacturé via un loyer pendant 20 ans.

Pour l’Avant-Poste, cette proposition permet de lisser le coût des travaux énergétiques sur les 20 ans du contrat, de confier à dwatts le suivi du chantier. Cela permet aussi de disposer d’une analyse annuelle des consommations énergétiques, pour éviter toute dérive de la performance dans le temps, et d’assurer les bons réglages et entretien des systèmes (chauffage et ventilation).

Isolation écologique et entreprises locales

L’isolation a été réalisée avec des matériaux biosourcés : laine de bois en murs, ouate de cellulose en toiture, liège pour l’isolation des embrasures, avec une attention particulière au traitement des ponts thermiques.

Un compromis performance – encombrement a été recherché, l’isolation étant réalisée par l’intérieur dans ce secteur très protégé (le bâtiment donne sur la cathédrale de Die et comporte des fenêtres à meneaux).

Les travaux ont été réalisés par des entreprises locales, en imbrication étroite avec les travaux non énergétiques portés par l’Avant-Poste.

solation intérieure laine de bois et embrasures liège pour les fenêtre bois DV 4/16/4
Isolation intérieure laine de bois et embrasures liège pour les fenêtre bois DV 4/16/4
Jardin de l'Avant-Poste
Jardin de l’Avant-Poste

Un projet pilote de rénovation énergétique par tiers-investissement

Ce projet permet à dwatts de tester un nouveau mode d’intervention pour agir sur la rénovation thermique, qui est un des chantiers majeurs de la transition énergétique.

Sa réalisation avec une structure proche de dwatts – dwatts étant sociétaire de la SCIC l’Avant-Poste et Impuls’ER occupant son espace de coworking – a permis d’élaborer pas à pas une offre qui réponde aux besoins de l’Avant-Poste et aux attentes de dwatts.

La réplicabilité de ce type d’intervention sera à étudier, mais nous constatons des besoins en ingénierie et financement sur les bâtiments tertiaires, qui ne bénéficient pas des aides proposées aux collectivités ou aux particuliers.

Par ailleurs, une loi récente vise à simplifier le tiers-financement des travaux de rénovation énergétique pour les collectivités territoriales, qui ont également des besoins conséquents en la matière… Cette évolution pourrait permettre de nouvelles modalités d’intervention.

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez venir nous rendre visite à l’Avant-Poste au 3 rue Notre-Dame à Die. Nous partagerons également notre expérience de tiers-investissement dans la rénovation énergétique lors d’un webinaire organisé par Énergie Partagée le 19/9 de 12h à 13h30. Tous les détails et le lien pour l’inscription sont ICI  !

Bruno Daniel, FP.

Publié par Émilie Lapprand dans Maitrise de l'énergie

Assemblé Générale, 30-06-23

Cette année : élection du conseil de surveillance et du directoire, présentations, petits oignons et convivialité.

  • de 16h à 19h30 : AG formelle : partage des activités 2022, agréments des sociétaires, élections ….
  • de 19h30 à  …. : temps convivial autour d’un buffet organisé par le restaurant HOBO de Yann Gaillard.

Le tout se déroule à l’Avant-Poste, 3 rue Notre Dame à Die. Pour le covoiturage, c’est par ICI.

N’hésitez pas à arriver dès 15h45, quand cela est possible, pour les formalités d’émargement.

Pour vous garer, le plus simple est certainement la parking Meyrosse à 10 min à pied de l’Avant-Poste ( 3 rue Notre Dame).

Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

Projections We the power : 26 et 27 juin

Le film We the Power réalisé par Patagonia et relayé par Énergie Partagée montre comment redonner le pouvoir aux citoyens en matière d’énergie

Nous organisons deux projections

Les projections seront suivies d’un débat.

L’énergie citoyenne est un système de production d’énergie dans lequel des groupes de citoyens produisent leur propre énergie renouvelable en partageant les bénéfices économiques localement.

Prix libre et conscient

Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

2023, une année charnière pour la politique énergétique française

Edito de Bruno Daniel, directeur maîtrise de l’énergie, mars 2023.

Le début de l’année 2023 est fortement marqué par la réforme des retraites, mais deux projets de lois portant sur l’énergie sont également en cours de validation : une loi d’accélération des énergies renouvelables, et en même temps, une loi pour la relance du nucléaire.

Ces deux textes anticipent les orientations de la future Stratégie française sur l’énergie et le climat, qui sera proposée par le gouvernement au mois de juin. Celle-ci devra traduire pour la France le rehaussement de l’objectif européen de réduction de gaz à effet de serre. Elle comprendra une Loi de Programmation Énergie Climat (LPEC), la future PPE 2024-2033 (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie), et l’actualisation de la SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone).

On peut s’interroger sur le choix d’organiser les débats dans cet ordre plutôt que de proposer au débat parlementaire un projet global qui serait ensuite décliné par filières.

Calendrier de la Loi de Programmation Énergie Climat
Calendrier de la Loi de Programmation Énergie Climat (source : Ministère de la Transition écologique)

Quelques avancées mais de nouveaux risques de blocage sur l’éolien

Quoiqu’il en soit, la loi d’accélération des EnR adoptée au Sénat le 7 février devrait réduire la durée d’instruction des projets éoliens, à travers des dispositions nouvelles comme la « raison impérative d’intérêt public majeur » pour des projets d’énergies renouvelables et la modulation tarifaire permettant le développent éolien là où les gisements sont moins importants. L’éolien en mer fera l’objet d’une planification par l’État.

En parallèle de ces mesures, la loi en introduit d’autres qui pourraient freiner le développement des projets à terre : l’approbation des maires concernés pour les zones de développement prioritaires des EnR qui s’apparente à un droit de veto, et la prise en compte des effets de « saturation visuelle » dans le paysage, notion mal définie qui pourrait constituer un objet de contentieux. Par ailleurs les projets hors zone prioritaire seront plus facilement attaquables.

Côté photovoltaïque, la loi crée de nouvelles obligations (équipement des parkings > 1500m² nouveaux ou existants), et facilite l’installation de PV sur les friches.

Quant à la chaleur renouvelable, elle est simplement ignorée par cette loi alors que la chaleur représente 40 % de la consommation d’énergie en France et qu’il s’agit d’un levier majeur pour sortir des énergies fossiles.

Au final une loi qui sera certainement insuffisante pour atteindre les objectifs de développement des EnR prévus dans la PPE en vigueur et qui rate deux sujets majeurs : la chaleur et les énergies citoyennes

Une ambition bien plus affirmée pour le nucléaire

La loi sur la relance du nucléaire, adoptée le 24 janvier au Sénat et le 21 mars à l’Assemblée, est sur la fin de de son parcours législatif. Elle vise la construction de 6 à 14 nouveaux EPR (réacteur nucléaire de 3ème génération), et les sénateurs ont saisi ce projet de loi pour y supprimer l’objectif de réduire à 50 % la part du nucléaire en 2035.

Centrale nucléaire et EnR, dessin de Colcanopa, dans le Monde du 5/03/23
Le Monde, 5/03/23

Pour accélérer le développement de ces installations (prévues sur des sites nucléaires existants), celles-ci seront dispensées d’autorisation d’urbanisme et le droit d’expropriation sera assoupli.

En parallèle de ces dispositions législatives, la France mène campagne au niveau européen pour prendre en compte l’électricité d’origine nucléaire dans les objectifs de développements des EnR via un mécanisme de pondération, et pour que l’hydrogène d’origine nucléaire soit reconnu comme contribuant aux objectifs de décarbonation.

Et les citoyens dans tout ça ?

On voit à travers ces deux lois proposées quasi simultanément qu’aux yeux du gouvernement le socle de la production électrique française doit rester le nucléaire et que les EnR sont considérées comme des énergies d’appoint.

Du fait de son parc nucléaire vieillissant, la France est aujourd’hui à l’heure du choix pour dessiner l’avenir de son système énergétique. Il n’est plus possible de se reposer sur les installations existantes, quelle que soit la stratégie retenue il faudra investir massivement.

Après la publication de plusieurs scenarios et analyses pouvant donner de la matière au débat1, il est regrettable que les orientations énergétiques, qui nous engagent sur plusieurs décennies, soient décidées sans passer par un débat démocratique éclairé. La concertation nationale sur le mix énergétique organisée fin 2022 par le gouvernement, et dont aucun bilan n’a été publié, n’aura donc pas eu l’occasion de nourrir le débat parlementaire. L’impératif d’un véritable renouveau démocratique est ainsi interrogé dans la dernière revue du CLER. Vous pouvez aussi participer au prochain webinaire d’Energie partagée sur l’analyse du projet de loi Accélération ( le 27 avril, inscription ICI).

Plus que jamais en cette année 2023 il est essentiel de montrer à nos élus que les questions énergétiques nous concernent tous ! Par exemple en venant rejoindre un des groupes de travail de la coopérative dwatts…

Lettre info complète ICI.

1Le scenario négaWatt bien sûr, mais aussi ceux élaborés par l’Ademe et par RTE.

Publié par Émilie Lapprand dans Coopérative

Autoconsommation collective : un outil pour la résilience territoriale en Biovallée ?

ACC, ces trois lettres renvoient à l’AutoConsommation Collective. En pratique, il s’agit de produire et de vendre localement de l’énergie. Cette énergie est alors à disposition des entreprises, collectivités et particuliers du territoire. Dans une démarche d’énergie citoyenne, les consommateurs ont leur mot à dire sur le prix de l’énergie et son utilisation. Le concept est séduisant. Regardons de plus près de quoi il s’agit et quels sont les projets concrets existants en Biovallée.

Autoconsommation collective : circuits courts et consommAction c’est possible.

Les circuits courts sont de plus en plus connus dans le domaine agricole et alimentaire. Pour notre résilience alimentaire, il paraît intéressant d’acheter ses fruits, légumes, œufs auprès de producteur.trice.s locaux à un prix juste. On sait comment sont cultivés nos choux, qui les récoltent… Aujourd’hui, il est possible d’imaginer la même chose avec son électricité : prendre un contrat d’achat direct auprès d’un producteur local d’énergies renouvelables et citoyennes (ex le photovoltaïque)1.

Introduite en droit français en 2017, l’autoconsommation collective permet aux producteurs de vendre leur kWh en direct et en local aux consommateurs dans un périmètre donné (2km en ville et 20 km en milieu rural maximum entre les deux participants les plus éloignés l’un de l’autre). Cela est accessible pour tous et toutes : particuliers, entreprises et collectivités, que vous soyez locataire ou propriétaire.

Comment ça marche en pratique ? Le premier maillon de la chaîne est de trouver le.s site.s de production ( ex : une grande toiture pour des panneaux photovoltaïques …). Ensuite, un montage administratif et juridique est nécessaire au sein de ce qui est appelé la Personne Morale Organisatrice.

Les opérations d’autoconsommation collective sont encore peu nombreuses en France. Dans la Biovallée, on en compte déjà plusieurs, portées par dwatts ou ACOPREV.

L’ACC pour DWATTS : un levier pour une transition énergétique plus juste

Vendre de l’électricité en direct aux consommateurs, en local, à un prix juste et stable, le rêve pour une SCIC de production d’énergie renouvelable ! Favoriser les retombées économique locales d’un projet de production, c’était déjà le cas des projets portés par les coopératives citoyennes comme dwatts, mais sécuriser – pour partie au moins – la facture des consommateurs dans une logique de circuit court, voilà un excellent levier de résilience territoriale !

En effet, la crise énergétique actuelle et la flambée des factures d’électricité impactent plus ou moins durement les consommateurs français. Tous n’ont pas accès aux tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRV) définis par l’État et proposés par EDF fournisseur uniquement. Les collectivités locales et les entreprises voient leur prix de fourniture du kWh mettre en danger la poursuite même de leurs activités. L’ACC est donc un véritable moyen pour accompagner les particuliers mais également les différents acteurs économiques et publics du territoire.

AutoConsommation Collective

DWATTS a déjà mis en place une première opération ACC à Saillans aux Jardins Montmartel. Au printemps, deux nouvelles opérations ACC ouvriront la possibilité d’acheter de l’électricité en direct auprès de la coopérative à Espenel et à Die.

La coopérative souhaite faire de l’ACC un nouvel outil de développement de la transition énergétique en Biovallée.

Vous avez repéré des potentiels sites de production  ( ex : grands bâtiments hangars, entrepôts mais aussi concentration de « petites » toitures) ? Vous êtes un groupe intéressé par le montage d’une opération ACC ? N’hésitez pas à venir nous en parler, cela pourrait être la base d’une prochaine opération ACC, version énergie renouvelable, locale, citoyenne et accessible !

1L’ACC est un complément, le consommateur doit obligatoirement garder un abonnement fournisseur pour la fourniture de complément.

Publié par Émilie Lapprand dans autoconsommation